« 1932 » année des vélodromes régionaux. C’est déjà un thème que nous avions abordé il y a trois ans mais en évoquant uniquement les trois vélodromes acrenois et celui de Lessines. Pour rappel, à Deux-Acren, il y en a eu un magnifique à la Rue Léon Lespagnard. Un autre dans les années 1930 se situait à la Rue Remincourt et un autre encore très certainement à la Glacenée ou à côté. Celui de Lessines est plus tardif. Il date de +/-1948 et se trouvait sur le site du « Petit Delhaize ». Le plus grand des quatre était celui de Lessines. Tous était en cendrée ou terre battue. Il n’y avait pas beaucoup d’infrastructures aux alentours. Un café pour l’un, une espèce de grange pour l’autre. C’était un peu le règne de l’amateurisme. Mais « 1932 », c’est aussi l’année des records. Eté comme hiver, il y avait des courses au Zuen à Quenast, à Enghien, à Mévergnies dont un bord de piste reste encore visible à la sortie du village, à Wiers, à Pipaix, à La Louvière, à Zottegem, au « Luna » à Grammont, à Granglise mais aussi et surtout à Ath. La localité voisine pouvait se vanter d’avoir le plus grand vélodrome régional sur toute la longueur de l’Esplanade. Mais la Pédale Athoise organisait également des compétitions sur celui du Bois du Renard situé sur la Chaussée de Bruxelles. C’était la belle époque et les coureurs passaient volontiers de la piste à la route sans aucun souci. Notre grand-père Gaston et notre oncle Jules ont couru et gagné au Bois du Renard. Omer THYS, le grand coureur lessinois, a remporté tout ce qui était à prendre aux alentours. Mais deux athois avaient aussi fait des vélodromes une spécialité. Il s’agissait de BROUILLARD et de BRUNEAU dont la photo est ci-dessus. MALBRECQ de Silly faisait aussi figure d’épouvantail. Les courses sur vélodromes étaient déjà organisées comme dans les années 60. Il y avait de l’individuelle, de la poursuite, de la vitesse, de l’américaine, des éliminatoires et des courses aux points. Il y avait même la course au brassard. Et elles rapportaient tellement bien qu’il y en avait quasiment quatre par semaine avec une liste complète. L’entrée des vélodromes était payante ainsi que le programme. Il y avait des foules denses qui se pressaient pour assister aux combats des gladiateurs car c’était bien de cela qu’il s’agissait. Pas de cadeaux entre concurrents. Les chutes étaient fréquentes. Les bagarres aussi. Et que dire du matériel ??!!! Les vélos étaient déjà très bien dessinés mais certains roulaient encore avec des jantes en bois. Des commentaires font même état qu’ils roulaient avec des pneus. Quand nous nous replongeons dans cette période, nous ne pouvons nous empêcher de penser à la liesse, à la bonhomie des gens, à la recherche des plaisirs simples. Pas de TV, pas de tablette, .. la vie se jouait dans la rue et dans les bistrots. « 1932 », une très belle année. Juste entre deux guerres où l’insouciance valait encore toutes les richesses.
