1978 : LE PAYSAGE SPORTIF LESSINOIS APRES LA FUSION.

Mis à jour, le 13/01/2020.

Le 01 janvier 1977 toutes les communes de Belgique ont fusionné pour passer de 2359 à 589 pour tout le pays. On sait qu’il n’a pas été simple de résoudre le cas d’Anvers qui n’a connu sa nouvelle mouture qu’en 1983. Nous venons de loin car en 1961, on parlait déjà de communes indépendantes. (+ les lois linguistiques) Depuis, les choses changent encore et on nous reparle de fusions pour les années à venir. Il parait que c’est plus rationnel. Il faudra pourtant bien en rester là un jour. La Belgique entière ne peut pas devenir un village !!!! Quoique, à la grandeur du monde, c’est déjà le cas.

Mais revenons à notre sujet principal. Avec la fusion, Lessines devenait la grande sœur des petits villages environnants. Un découpage contesté. Elle n’était pas budgétairement la plus riche. Alors, avec l’arrivée des acrenois, des bois-de-lessinois et leurs carrières, vous pensez bien que cela faisait ses affaires. Les bois-de-lessinois ont d’ailleurs laissé des caisses quasiment vides. Les autorités ont réalisé de gros travaux, avant de tomber dans les crocs de l’ogre voisin. L’oncle Jules, échevin des travaux (Maïeur CAMBIER Léon) et ancien coureur cycliste, nous a raconté cette aventure. Lessines n’aurait que des miettes de leur bas de laine. Et à Deux-Acren, ce fut la rébellion : « Deux-Acren dit non à la fusion ». C’était le slogan affiché partout dans les établissements publics de la localité. (autocollants encore visibles) Lessines a néanmoins tout récupéré et a amplifié ses revenus via : la taxe sur le personnel occupé, sur la force motrice, sur les débits de boissons, sur les chiens, les chevaux et poneys, les égouts, … . Et peu à peu, supprimé des services, comme les travaux (cantonniers), le guichet communal, … . Le compte était bon.

En 1978, le N° 1 du « BULLETIN COMMUNAL OFFICIEL » sortait pour la première fois. Vous en avez une image en entête. Nous possédons des originaux de Claire DELPLACE. Que peut-on y trouver ? On rappelle que dorénavant, la population compte 16.841 habitants. Nous en sommes à +/- 19.000. La diffusion est gratuite et la reproduction, même partielle est interdite. Pour une brochure publicitaire, il faut le faire. On se croirait confronté à un ouvrage d’art. Justement, au niveau des pubs. Nous constatons que les Travaux Publics « DEBILDE-GALLAND » fonctionnaient encore très bien. Principalement dans le Brabant. Que Roland « SIBILLE », le pompier, avait encore sa zinguerie à Lessines. Que le magasin radio/hi fi « ARENTS » avait pignon sur la Grand Rue. Que l’auto école « CECAT » formait des jeunes conducteurs, Rue de l’Hôtellerie. Que la marque « OPEL » était vendue chez « FREZIN » au Pont d’bos. Que « BERLANGER » vendait ses « FORD » près de « LADEUZE ». Tout en étant expert automobile pour les assurances. Que la maison « OGER » (vêtements chics) n’avait pas encore disparu au profit d’un boulanger fermé depuis lors. Que les parents de Didier « DELAUW » avaient déjà des pompes funèbres sur la ville et à Deux-Acren. Que « TOYOTA » était toujours détenu par « VANDENBRANDE » à la Rue de Grammont. Que « DUBOIS » livrait des produits pétroliers à partir du Quai. Que « RODANIA » se vendait chez DERDER qui mettait aussi sa voiture sur les courses. Que la « CGER » faisait encore fructifier nos sous. (le fameux livret scolaire) Que « MOULIGNEAU » avait des assurances en face de l’ancien bureau de police de la Rue César Despretz. Que « CITROEN » se vendait chez « HANNUISE » au  Pavé. Que les travaux Publics « JOURET » étaient encore « JOURET ». (pas encore rachetés et délocalisés en partie : « COLAS ») Que l’imprimerie « GOESSENS » était devenue une maroquinerie, Grand Rue. Que les Travaux Publics « AZORNE » étaient à la Rue Tramasure avant leur déménagement Rue Magritte. Que « RENAULT » et « GAILLY » faisaient la paire au Pavé. Que Fernand « GORET » avait son magasin d’électricité à la Rue Général Freyberg. Et qu’il y avait 7 magasins de cycles dans l’entité. Mais nous allons en rester là. D’une ville prospère, Lessines voit son centre déserté dans les années suivantes. En moins de 30 années, nous sommes passés du grenier au sous-sol. Un frétillement semble se profiler à l’horizon. En 2020, le centre revit et les commerces reviennent. Toute ville de ce gabarit connait des hauts et des bas.

Et puis, nous pouvons y lire le discours du nouveau Bourgmestre : Fernand DELMOTTE. Quelques bribes. « Le Collège échevinal est en partie composé d’échevins en provenance des anciennes communes de notre entité … ». « ils témoignent à l’intérêt général de la population sans considération aucune des anciennes limites administratives … « . « depuis janvier 1977, nos services ont travaillé dans des conditions difficiles car numériquement limités … « . « Nous savons qu’il y aura des allergiques, légitimement attachés à leur ancienne commune … ». « Nous devons, une bonne fois pour toutes, en terminer avec notre passé carrier … « . Visionnaire, (ir)réaliste, meneur, … DELMOTTE avait une rude tâche et a donné un sens à la fusion. Le sien. Il a été Sénateur et Ministre. Il a amené TRAVENOL … . Quant à Lessines, il pensait toujours qu’elle relevait du « temps des diligences ». Pas facile de passer rapidement d’une époque à une autre.

Mr Jean DELHAYE est échevin de même que Mrs BULTEAU, SPITAELS, COPPENS, DEMARBAIX et LUMEN. Les conseillers sont : François BERLANGER, Pierre GOESSENS, Roger LEERENS, Marc GILLIARD, Claude MORLEGHEM, Marie DUBRUILLE, Jean CUVELIER, René VIGNOBLE, … . Nestor ROLAND était chef de la police. Le CPAS était présidé par Claude WILLOCQ. Il y avait encore 23 écoles communales indépendantes, libres, de l’Etat, avec chacune leur chef d’école. 20 associations patriotiques faisaient revivre le passé. Seul le « Front Unique » subsiste. Au niveau associatif, c’est l’hécatombe. Plus de « Faucons Rouges ». Plus de « Guildeuses » (elles reprendront plus tard). Plus de « Prolétaires », plus de « Flobertistes », plus de « Royale Philharmonique », plus de « MJC », plus de « Fanfare l’Union », plus de « Fanfare l’Émancipation », plus de « Fanfare Harmonie Ouvrière », plus de « Royale Concorde », plus de « Fanfare Royale », plus de « Patros » partout, plus de « Pigeons Rouges », plus de « Rive Gauche », plus de « Quiévrainistes », plus « d’Épervier Rouge », plus de « Colombophiles l’Indépendance », idem pour « Les Garettes », plus de « Cercles Ornithologiques », plus de « FPS », … et ne parlons même pas des kermesses qui étaient au nombre de 23 en 1978. Oui, vous avez bien lu !!! Il y avait deux messes par we dans chaque village. Nous avions deux cliniques : JOURET, LA SOLIDARITÉ et une maternité. Les contributions étaient à Lessines, de même que la Justice de Paix et le Tribunal de police. (et Deux-Acren) Il y avait 8 bureaux de poste et 8 bibliothèques. Quatre agences de voyage se partageaient la clientèle. Idem pour les Notaires. Bref. Nous avons connu mieux. Il reste de l’espoir.

Et au niveau sportif alors ? Regardez ces feuillets. (incomplets toutefois)

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« Cyclo Tourisme » à Lessines.

Le Vélo Club n’y est pas.

« La Pédale Acrenoise » à Deux-Acren.

« Cyclo Tourisme » à Deux-Acren.

« Entente Cycliste » à Deux-Acren.

« Vélo Club » à Bois-de-Lessines.

« Cyclo Tourisme » à Bois-de-Lessines.

Le Vélo club n’y est pas pour Ghoy.

Il reste 6 clubs à ce jour.

N’oubliez pas de regarder les noms !!! Cela vous rappellera de bons souvenirs : SERLIPPENS, BAUDECHON, GRAVEZ, DELAUTRE, DEBOSSCHER, … et les autres.

Par ailleurs, le N° 1 du « BULLETIN COMMUNAL » a posé problème. Pensez bien,  après une fusion, ne pas publier les bonnes informations dans un tel ouvrage !!!. Il y a eu un addenda. N° 1B !!! Et il aura fallu attendre 1981 pour qu’un nouveau bulletin sorte. A coup sûr, il aura aussi été discuté « ce n’est pas un instrument de propagande, … » « nous avons le désir de l’économie, … « . « c’est l’ordre, la sage réflexion, le sens du devoir et l’équité qui ont inspiré les décisions qui touchent à votre vie de tous les jours ».

Tout était dit.