1) Comment l’idée d’aller faire un tel périple dans les Alpes a t’elle germé dans ton esprit ? C’était prévu seul ou à plusieurs ?
Sébastien : Je vais commencer par l’anecdote. En fait, si je suis arrivé sur les hautes routes c’est « à cause-grâce » à mon chien Maax (Border Collie de race et pas toujours très sage)… . Mon épouse avait posté sur Facebook une photo de Maxx couché sur la table du salon. La compagne de Serge, Irène, a « aimé » la publication et dit à Serge pourquoi ne demandes-tu pas à Sébastien de faire les Hautes Routes avec toi. Il m’a sonné et comme je suis toujours partant pour une aventure vélo je me suis décidé immédiatement.
Serge : J’ai toujours recherché des challenges. Il y a trois ans, avec Jérôme ROSIER, nous recherchions un gros truc. On a fait l’Ardèche. Et plusieurs autres épreuves. Mais quand j’allais sur le net, j’allais toujours sur les Hautes Routes. Grimper, cela m’intéresse. Et puis de fil en aiguille, l’idée à germé. Note qu’il faut une grosse préparation, du temps et cela représente un coût. Par ailleurs, il faut oser se lancer dans un challenge pareil. C’est du lourd. Je pense que le coût peut-être un frein. Je me suis inscrit seul. Mais un mois plus tard, j’ai contacté Sébastien et nous nous sommes directement entendus. C’était parti pour … les Alpes.
2) Mégève et Nice, deux villes « chic and luxe » pour le départ et l’arrivée c’était bien ? En plus, le temps a été relativement bon … .
Serge : L’une comme l’autre étaient superbes. Deux villes que tu peux y retourner pour les vacances car c’est très beau. Nous avons toujours eu du beau soleil mais il faisait assez frais. Un exemple, le premier jour pour le départ de l’étape, nous avions 3°. Je vais te dire que l’organisation était hors paire. Nous recevions une carte d’identité, un dossard, un transpondeur, un sac avec tout l’équipement dedans. Ce sac nous suivait partout au départ et à l’arrivée, dans les voitures de l’organisateur. Avec notre CI, nous étions identifiés pour tout.
Sébastien : Au niveau de l’épreuve au jour J-1, petit tour au Brûlage Maronne du Grand Gouyasse (sobriété+++) et le jour J, départ pour Genève en avion ensuite transfert en bus jusqu’à Megève. Ce qui est formidable dans cette semaine c’est que l’on a préparé ça comme des ‘’pros’’ et que l’on a fait le métier. Entre l’inscription en novembre 2017 et l’épreuve fin août 2018 on avait quelques mois devant nous… .
3) Quelle étape t’as le plus marqué physiquement ? Le col le plus impressionnant ? Ce qui t’as le moins plu ?
Sébastien : Au niveau difficulté, le col de Sarenne est celui que me laisse le souvenir d’être le plus difficile. Le col de la Bonnette est celui qui m’a le plus impressionné. Enfin, le plus d’émotion c’est dans l’ascension du CLM de Risoul 1850 avec 270 watts de moyenne et d’avoir la satisfaction du travail fourni pendant des mois. A l’arrivée à Nice on se dit mais quelle chance d’avoir pu vivre une semaine comme celle-là !
Serge : Pour moi, le plus difficile était la plus longue étape de 150 km. Très longue. Premier jour avec des cols à répétition et de la distance. En plus, on avait encore la fougue des premiers jours. Et c’est là que j’ai commencé à être malade. Le col le plus impressionnant est celui de la Bonnette. Il y a de gros pourcentages et le revêtement est exécrable. Il y a des trous partout. En outre, les routes sont étroites. Il y a constamment des changements. On ne sait pas y prendre un rythme. Ce qui ne m’a pas trop plu, c’est le fait de devoir chaque jour aller au déjeuner à un autre endroit que celui où on dormait. C’était une salle de sport près du départ. Pour le reste, tout était super.
4) Tu avais fait une préparation spécifique ? Combien de bornes avais-tu déjà dans les jambes ? Courses ?
Serge : Bien entendu, j’avais fait une préparation. Je faisais toutes les côtes de la région comme le Muur, le Bosberg, … dans des sorties de 90 km avec 40 montées. J’ai fait cela seul, à ma main, six mois avant de partir. Au moment du départ, j’avais 12.500 km dans les jambes. Je n’avais fait qu’une seule course, celle de Georges BOUILLON à Lessines. J’ai aussi roulé les brevets longues distances avec les cyclos de Saint-Roch.
Sébastien : Ma préparation. Bien manger, bien rouler, bien dormir. Suivi personnalisé par Coaching Training Plus Charles Dewolf avec entrainement sur base des Watts (Inspiré de Frederic Grapp) Stage-Vacance en Ardèche. 28 jours avec participation à l’épreuve l’Ardechoise (220 KM 11 cols 4200 m d+ 38ème scratch et 9 catégories) Déplacement aller- retour à vélo sur les courses de l’EDH. +/- 12.000 km parcourus au 26/08/2018. Bon pour le moral avant de partir… une victoire sur le marathon vtt de 100 km à Chimay dans ma catégorie (5ème scratch) et 3ème au championnat du Hainaut EDH cat « A ».
5) C’est une vraie compétition ? Tu peux étayer ? L’organisation était magnifique d’après ce que nous avons vu ? Hôtels ?
Sébastien : Splendide, magnifique et magique les hautes routes, le temps d’une semaine on vit comme les pros du tour de France (ville étape, chronométrage Tag Heuer, 30 motos, etc….) et que dire des parcours, que des monuments. (sic mon Papa qui a suivi ça de près). L’organisateur pense à tout.
Serge : C’est une vraie cyclosportive. Quand tu vois les gars de devant rouler, c’est fou. Tout le monde est là pour performer. Tu as un timing à respecter. Il ne faut pas traîner en route. Tu ne pouvais pas arriver hors délais car tu devais rendre le dossard et tu n’étais plus dans le classement. Tu pouvais encore continuer mais à tes risques et périls. Tu devais d’ailleurs remplir une charte avant de partir. Pas un papier par terre où c’est hors course, … .
6) Quels pépins as-tu rencontré ? Physiquement et techniquement ?